André COULON a été responsable de l'option animateurs de l'IUT II de Grenoble de 1976 à 2007. Il y a reçu plusieurs générations d'étudiants avec Marie-Françoise FILLIOL et de nombreux autres collaborateurs (enseignants professionnels vacataires ). Lui-même issu de l'animation, militant de la LIGUE FRANCAISE de l'enseignement et de l'éducation populaire,titulaire du diplôme de cadre de Marly le Roy et du DECEP option enseignement et formation de cadre ,il avait rejoint son premier poste d'animateur au Foyer Parmentier à Grenoble qu' il a animé pendant 10 ans(1966-1976) dans le quartier St Bruno de Grenoble.
Fort de ses expériences,de ses convictions et de son engagement, il a écrit différents articles dans la revue :Le journal de l'animation
L'histoire de l'éducation populaire mériterait d'être revisitée à partir du travail de la SCOP "le pavé"et de l'interpellation de Franck Lepage à propos de Christiane Faure: "L'éducation populaire, Monsieur, ils n'en ont pas voulu"(éditions du cerisier).
La marchandisation de la société et l'application de la loi Sapin dans les collectivités ont tué la capacité d'initiative naturelle des structures d'animation socioculturelle. L'histoire d'une dynamique collective se trouve requalifiée par un cadrage légal plus proche du social que de la culture. Sauf à se ressaisir de la loi sur le contrat d'association, définissant l'association comme une nécessité de l'action "là où l'état ne peut intervenir", l'éducation populaire est condamnée à être instrumentalisée à partir du filtre financier ou social. Les dénominations actuelles des formations généralistes corroborent ce point de vue.
MAISON D'ÉDITION : PUG COLLECTION - HORS COLLECTION - DÉCEMBRE 2016
Extrait :
"Le public pour sa part était sensiblement plus âgé que dans les autres départements, une première expérience professionnelle étant un des critères de recrutement des étudiants. Les enseignants surtout avaient dans leur grande majorité des expériences personnelles des métiers auxquels formait le département : Jean Le Men travaillait depuis longtemps comme clinicien praticien dans des établissements spécialisés; Maria Bauloz avait plus de vingt ans d'expérience dans le métier. et plus que tout autre, entendait se dévouer à son enseignement pour légitimer le difficile choix qui avait été le sien; Paul Jargot et André Coulon étaient des militants actifs de l'éducation populaire. Il en allait souvent de même de leurs collaborateurs. Les militants de l'action sociale y étaient plus présents que les universitaires académiques. Les uns se partageaient entre enseignement universitaire et pratique de cliniciens. D'autres, comme Georges Faure, avaient un parcours totalement différent. Comme le professeur d'arts plastiques, Albert Mourey, il venait de la pédagogie Freinet et avait travaillé dans les CEMEA (Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active). Ces liens avec les milieux professionnels s'incarnaient également dans l'externalisation de certains enseignements dans des institutions spécialisées ou des institutions culturelles grenobloises (musée de Peinture, Maison de la culture), ou pour la filière Animateurs par la création d'un conseil d'orientation dans lequel figuraient des représentants des mouvements d'éducation populaire, directeurs de MJC, de Foyers de Jeunes et Culture ou de centres Léo-Lagrange.
Le département se caractérisait aussi par une démarche pédagogique particulière.
Les enseignants entendaient être dans le «faire» et pas seulement dans le « savoir».
Pour les uns et les autres, l'expression créative (essentielle dans le travail avec les enfants en grande difficulté comme pour les animateurs) constituait un objectif majeur de formation. Le tiers des enseignements était consacré dans des ateliers à la création, artistique, plastique et manuelle, l'objectif étant de permettre aux étudiants de découvrir le médium par lequel ils arrivaient le mieux à communiquer: ateliers terre ou ateliers bois, de Georges Faure au rez-de-chaussée ou au sous-sol; atelier arts plastiques d'Albert Mourey au 3º étage. André Coulon pour sa part animait un atelier marionnettes. Exception enfin au sein de l'IUT, le sport était en outre une matière obligatoire pour les animateurs, et pour les étudiants, le cursus commençait par un «stage montagne» d'une quinzaine de jours pour la connaissance de l'espace naturel et des pratiques sportives spécifiques (escalade, spéléologie, etc.). Très spécifique, cette pédagogie en tout petits groupes était aussi particulièrement consommatrice en moyens, financiers d'une part, mais aussi matériels : près du tiers de l'espace de l'institut Fourier leur était réservé."
Préface d'Aurélie Filippetti
MAISON D'ÉDITION : PUG
COLLECTION : ENGAGEMENT
MARS 2022